Après l’armée, les fonctionnaires régionaux. Châlons vient de subir un nouveau coup de massue. La nouvelle entité régionale qui unit la Champagne-Ardenne à la Lorraine et l’Alsace n’aura pas Châlons pour capitale régionale. Une réalité actée sans consultation. De facto, Strasbourg a été désignée ville préfecture de la future région. Pour faire avaler la pilule aux Alsaciens qui souhaitaient rester seuls, il a été inscrit dans le texte de loi le nom de la ville préfecture, Strasbourg donc. Un passage en force que seule notre région subit. Pour les autres entités, comme le veut la procédure la plus courante, l’État livrera le nom par décret après consultations.
En lui imposant la fin du statut de capitale régionale, c’est un millier de fonctionnaires qui quitteront la ville pour 2016. Si ce n’est pas plus. Qui dit préfecture de région, dit à ses côtés les directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement, des affaires culturelles, de la jeunesse et des sports, des entreprises de la concurrence du travail et de l’emploi et la liste est encore longue. Selon nos sources, les directions de ces services sont dans l’obligation de se trouver auprès du préfet de région. Et il reste difficile d’imaginer une direction éloignée de ses agents de quelque 300 km.
Beaucoup savent qu’ils ne resteront pas à Châlons si Strasbourg devient ville préfecture. Si le conseil régional, lui, n’est pas obligé de siéger dans la ville préfecture, il reste délicat d’installer un conseil régional éloigné de la préfecture de région. Comble de l’histoire : les travaux en cours d’achèvement à l’hôtel de région pour un budget à 8 M€. Ils ont pour finalité de mutualiser les dépenses en réunissant plusieurs directions régionales. Un chantier qui pourrait bien ne servir à rien si le conseil constitutionnel ne revient pas sur le nom de la ville préfecture de la nouvelle entité régionale. On pourra parler alors d’un beau gâchis.