Le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières a examiné vendredi matin la demande en annulation du plan social, qui prévoit la suppression de 188 emplois, introduite par les salariés d’Électrolux Home Products et le syndicat Force ouvrière (FO), majoritaire dans l’entreprise depuis la mi-juin. Devant les magistrats et de nombreux employés du site, l’avocat des salariés a dénoncé ce qu’il considère comme «une fraude manifeste». Selon lui, Électrolux aurait elle-même «mené la réorganisation de la société Selni, alors qu’il revient normalement au repreneur de présenter le plan social».
«La création d’une société tampon, la Société ardennaise industrielle (SAI), qui va porter tous les actifs d’Électrolux avant d’être cédée à Selni, autre fraude manifeste».
Curieusement, la nouvelle de l’adoption du plan social d’Électrolux par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) est parvenue en tout début d’audience. «Comment l’État a-t-il pu entériner un tel plan de reprise ? C’est un scandale ! Existe-t-il une cause au départ de France d’Électrolux, qui n’a proposé aucun reclassement ? C’est une question qu’il faut se poser. L’État doit prendre ses responsabilités. Le cabinet d’expertise indépendant Syndex nous dit lui-même que Selni est un pari fou sur l’avenir. Elle est plus petite que nous et sa viabilité pose question. On nous parle de moteurs silencieux et révolutionnaires dont nous n’avons vu aucun brevet. Nous pourrions très bien voir disparaître les 375 emplois à Revin si Selni périclitait. Si Électrolux et l’État français croient en la reprise de Selni, alors ils n’ont qu’à garantir aux employés l’application du plan social en cas de disparition de Selni».
Le tribunal de grande instance a fixé son délibéré au 18 juillet.