Les syndicats s’en inquiétaient déjà en octobre dernier. Le spectre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) planait depuis de longs mois sur le site mouzonnais de l’équipementier automobile Faurecia. Depuis le début des négociations, plus rien ne filtrait.
C’est maintenant chose faite. En début de semaine dernière, vingt employés de l’usine ont appris leur licenciement. Quatorze autres doivent suivre au mois de septembre. Un plan qui s’explique par un manque de départs volontaires - une vingtaine l’année dernière - pour atteindre l’objectif de 54 postes supprimés.
«On ne peut pas se réjouir de suppressions d’emplois. Mais par rapport à ce qui était prévu, les représentants syndicaux ont obtenu des avancées».
Ce PSE fait suite à une baisse d’activité sur la section formage de l’usine, avec notamment la perte de projets importants sur des véhicules du constructeur Renault. Il préfigure également une transformation industrielle du site, avec l’arrivée d’une nouvelle ligne de fabrication.
Selon le député de la circonscription, «L’entreprise avait fait connaître le lancement de la procédure il y a déjà plusieurs mois concernant la section formage. On nous avait alors présenté un projet de fabrication de masse lourde (matériau d’insonorisation) en indiquant que cela consoliderait l’activité». L’installation de cette nouvelle ligne de production devrait intervenir avant la fin de l’année et représenter un investissement de près de deux millions d’euros.
C’est avant tout la méthode qui choque. «C’est toujours du côté des ouvriers que l’on recherche la variable d’ajustement», s’indigne le conseiller général. «À un moment où l’entreprise emploie de nombreux intérimaires et où l’usine tourne le week-end, il y a une véritable incompréhension. On m’a rapporté des cas d’employés ayant des comptes épargne temps bien remplis, et que l’on aurait probablement pu accompagner vers la retraite dans de meilleures conditions » estime pour sa part le député.
Autre question qui préoccupe le député et le conseiller général, la façon dont les licenciements auraient été mis en œuvre, sans ménagement.