Le feu continue d’avaler les palettes entassées dans la cour de l’usine. Les salariés grévistes n’entendent pas lever le camp avant d’avoir obtenu satisfaction. Ils réclament une prime supralégale de 50 000 euros pour chacun des 53 employés licenciés suite à la reprise de l’entreprise par G Groupe X, validée mardi par le tribunal de commerce.
«On a planté les tentes, on a même un frigo. On est là pour rester. L’usine ne redémarrera pas tant qu’on n’aura pas eu ce qu’on demande». Avec les moyens du bord, les ex-Tecsom (l’entreprise s’appelle désormais SAS Manufacture française des Ardennes) ont installé de quoi tenir le coup. Un barnum fait de vieilles palettes et de chutes de moquette fait office de quartier général, dans lequel ils se relaient pour maintenir une présence. Une quinzaine d’ouvriers la journée, une dizaine la nuit.
Une véritable logistique n’a pas tardé à se mettre en place. Familles et amis apportent de quoi manger. Des salariés de l’usine Tarkett, installée à quelques mètres de là, et d’autres entreprises locales se sont également mobilisés pour fournir de la nourriture ainsi qu’un soutien financier. Même quelques particuliers sont venus manifester leur solidarité aux grévistes.
Face à l’absence de réponse des pouvoirs publics, ils ont décidé de durcir leur mouvement et menacent de faire exploser le réservoir de gaz situé dans la cour de l’usine.
Selon une source proche du dossier, la Fondation Sommer et l’ancien PDG de Tecsom aujourd’hui actionnaire du fabricant de moquette de Glaire, auraient été à l’origine de la reprise de l’entreprise par G Groupe X.