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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 09:29

Le 24 mai 2012, l’entreprise Mondiale Mateflex, située sur la zone industrielle de Crancey, une société spécialisée dans la fabrication de matelas, décidait de se séparer de neuf de ses quarante-quatre salariés au motif d’une importante baisse de production liée à la perte de son principal client, la société But.

Une analyse contestée à l’époque par la CFDT et les salariés eux-mêmes, convaincus que la masse de travail n’avait pas connu de baisse significative. «Alors que la direction de l’entreprise vient de licencier les neuf salariés, on s’aperçoit que les 35 heures ne suffisent pas pour assurer la fabrication des matelas et des sommiers, la direction utilisant alors des heures supplémentaires pour répondre aux besoins de la production. L’utilisation de salariés intérimaires pour combler l’absence des salariés est bien la preuve d’une certaine forme d’irrégularité».

Une crainte partagée par l’inspection du travail qui, lors d’une visite impromptue organisée en février 2013, constatait que sept intérimaires avaient été embauchées pour remédier à l’absence du personnel licencié et à l’accroissement temporaire de l’activité industrielle.

Qui plus est, l’obligation de reclassement incombant à l’employeur n’aurait pas été respectée, «rendant donc les licenciements dénués de cause réelle et sérieuse».

S’appuyant sur le rapport de l’inspection du travail, le tribunal des prud’hommes de Troyes a donné raison aux salariés, estimant que les licenciements économiques n’étaient pas justifiés au niveau du groupe industriel auquel appartient l’entreprise de Crancey. Une décision dénoncée par l’entreprise qui a décidé de faire appel.

L’affaire est loin d’être réglée. Les indemnités n’ont toujours pas été versées au titre de l’exécution provisoire. «Des indemnités qui correspondent en gros à neuf mois de salaire».

La procédure d’appel est souvent longue. «Il faut compter au moins un an supplémentaire et c’est encore une attente interminable pour les salariés». Les anciens salariés de Mateflex n’en ont pas encore fini avec la justice.

Âgés pour la plupart de plus de 50 ans, les salariés licenciés en mai 2012 n’ont toujours pas retrouvé de travail. Les indemnités de chômage ont été revues sérieusement à la baisse et pour la plupart d’entre eux, l’avenir n’a rien de radieux. «Il nous a été proposé aucun emploi depuis deux ans et nous sommes confrontés à d’importantes difficultés financières, Nous sommes dans l’expectative en sachant au fond de nous-mêmes que le plus dur reste sans doute à venir».

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commentaires

U
Encore une fois, un employeur jour la montre, sait-on jamais, certains salariés pourraient bien être écoeurés et se résigner à leur triste sort en arrêtant une procédure que certains n'auront peut-être pas les moyens de poursuivre...
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