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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 16:58
Les grèves en 2014

1,4 % des entreprises de 10 salariés et plus du secteur marchand non agricole déclarent avoir connu un ou plu­sieurs arrêts collectifs de travail en 2014, quelle que soit leur durée. Cette proportion est en très légère hausse par rapport aux deux années précédentes. Elle varie selon la taille des entreprises : de 0,5 % dans les entreprises de 10 à 49 sala­riés à 27,5 % dans celles employant au moins 500 salariés.

En 2014, l’intensité des grèves, mesurée par la durée et le nombre de salariés impliqués dans ces grèves, a conti­nué à augmenter, mais de manière plus modérée. Avec 81 journées individuelles non travaillées (JINT) pour 1 000 salariés, sa progression n’est que de 2 jours contre 19 jours en 2013. Le nombre de JINT dans les entreprises ayant connu au moins une grève passe de 322 à 356. L’intensification de ces grèves y est plus modérée (+ 34 jours) que l’année précédente (+ 72 jours).

En 2014, plus de la moitié (57 %) des entreprises concernées par des grèves l’a été, au moins en par­tie, dans le cadre de conflits nationaux, sectoriels ou interprofessionnels. Les entreprises déclarent dans des proportions similaires des motifs de grève exclusivement internes (43 %) ou exclusive­ment externes (41 %), contrairement à l’année précédente où ce sont les motifs de grève propres aux entreprises qui étaient plus souvent signalés. En revanche, un peu moins d’entre­prises déclarent avoir connu des grèves à la fois pour motifs internes et externes.

55 % des entreprises ayant connu au moins une grève déclarent avoir connu des arrêts collectifs de travail portant sur les rémunérations. Les revendications salariales demeurent le pre­mier thème de conflit. Son poids relatif progresse sensiblement par rapport à l’année précédente (+ 10 points). 19 % des entreprises concernées par des arrêts de travail invoquent les revendications liées aux conditions de travail, celles-ci sont en légère hausse en 2014. Alors qu’elles étaient en hausse l’année précé­dente, les grèves liées à l’emploi baissent consi­dérablement en 2014. 15 % des entreprises ayant connu au moins un conflit

Par secteurs d’activité

La fréquence et l’intensité de la conflictualité, ainsi que les revendications qui lui sont associées, varient selon le secteur d’activité.

En 2014, 3,3 % des entreprises ont connu au moins une grève dans l’industrie. La proportion d’entre­prises ayant connu des arrêts de travail est plus élevée dans ce secteur que dans les autres. Après une baisse en 2012, cette proportion progresse depuis 2013 (+ 0,4 point en 2014). Le nombre de JINT pour 1 000 salariés augmente de 15 jours en passant de 96 à 111 jours. Les entre­prises industrielles évoquent davantage que celles des autres secteurs, des motifs de mobilisation propres à l’entreprise ; 58 % déclarent avoir connu des grèves pour des motifs exclusivement internes. Cette proportion est en hausse par rapport à l’année précédente (+ 16 points). Les trois quarts (74 %) des entreprises du secteur concernées par des grèves déclarent les rémuné­rations comme motif de mobilisation collective, soit une hausse importante de 27 points. L’emploi, deuxième thème de conflit le plus cité, concerne une proportion moindre d’entreprises qu’en 2013 (20 % des entreprises contre 39 %).

1,7 % des entreprises du secteur des services ont connu au moins une grève en 2014, contre 1,2 % l’année précédente. Le nombre de JINT, qui se situe à 22 jours pour 1 000 sala­riés, est cependant en baisse par rapport à 2013 (-14 jours). Malgré une légère hausse de la part des entreprises du secteur concer­nées par des grèves, leur intensité diminue, le nombre de jours de grève pour 1 000 salariés passant de 188 à 136 au sein de ces entreprises.

Dans le commerce (regroupant commerce, répa­ration d’automobiles et de motocycles, transports et entreposage et hébergement et restauration), la proportion d’entreprises ayant connu au moins une grève est de 0,7 % et le nombre de JINT est de 147 jours pour 1 000 salariés. En 2014, la part des entreprises concernées par des grèves dans ce secteur reste stable (- 0,1 point) malgré une légère hausse du nombre de jours de grève (+1 6 jours). En revanche, parmi les entreprises ayant connu au moins une grève, le nombre de JINT est en plus nette hausse : 560 jours pour 1 000 salariés, soit + 97 jours par rapport à 2013. Les entreprises de transports et d’entreposage sont celles qui connaissent le plus fréquemment des ar­rêts collectifs de travail parmi celles du commerce ; 1,9 % d’entre elles ont déclaré au moins une grève, soit une baisse d’un point par rapport à 2013. En un an, le nombre de jours de grève pour 1 000 salariés augmente légèrement et passe de 407 à 419 jours. Les revendi­cations salariales, après une baisse l’année précé­dente, retrouvent une fréquence proche de 2012 ; 82 % des entreprises les citent comme motif de grève. La moitié de ces entreprises évoque les conditions de travail comme motif de grève (49 %), contre une sur cinq (20 %) l’année précédente.

Les grèves restent rares et peu intenses dans les entreprises de la construction. Comme l’année précédente, 0,3 % des entreprises de 10 salariés et plus de ce secteur ont connu au moins une grève en 2014. Le secteur est essentiellement constitué de petites entreprises caractérisées par des instances représentatives du personnel rares et peu syndiquées. Le nombre de JINT reste stable entre 2013 et 2014 en se situant à 9 jours de grève pour 1 000 salariés.

D’autres formes de conflictualité

La conflictualité collective au sein des entreprises peut se manifester sous d’autres formes que la grève (rassemblement, manifestation, occupation, boycott). En 2014, 2,2 % des entreprises déclarent avoir connu au moins une forme de mobilisation collec­tive différente de la grève : 1,9 % au moins un rassemblement et/ou une manifestation et 1,3 % au moins une pétition. 1 % d‘entre elles signalent plus d’une forme alternative de conflit, soit au moins un rassemblement/manifestation et au moins une pétition. La part des entreprises déclarant une manifestation et/ou un rassemble­ment parmi celles ayant connu une grève unique­ment pour motif sectoriel ou interprofessionnel augmente de 20 points en 2014 (de 12 % à 32 %). La part d’entreprises n’ayant pas connu de grève et déclarant des formes alternatives de conflit pro­gresse aussi (passant de 1,1 % en 2013 à 1,8 % en 2014), ce qui peut s’expliquer par le fait que la par­ticipation de leurs salariés à ces manifestations, qui peuvent être sectorielles ou interprofessionnelles, n’est pas toujours considérée, et déclarée à l’en­quête, comme un jour d’arrêt collectif de travail.

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