Selon l'association Observatoire du nucléaire, la sécheresse - si elle venait à persister - pourrait avoir des répercussions sur l'activité de plusieurs centrales du parc Français, dont Chooz.
La direction du CNPE ardennais se voulait, au contraire, rassurante : «D'après nos experts, qui étudient de près les prévisions météo, il y a environ une chance sur dix que l'on soit obligé d'arrêter une de nos deux unités de production cette année. Et si cela devait finir par arriver, ça n'est pas parce que le fleuve serait à sec, mais plutôt en raison de l'accord transfrontalier qui oblige la France à fournir en permanence 20 m3 d'eau par seconde à la Belgique. Mais la sûreté du site ne serait pas pour autant remise en cause. La centrale aurait alors besoin de 3 m3 d'eau - prélevées, puis rejetées dans le fleuve au terme du processus - afin de refroidir ses installations».
La centrale de Nogent figurerait, dans ce document, parmi les six centrales susceptibles de dépasser les seuils légaux de rejets d'eau chaude. «Des arrêtés fixent les limites d'exploitation comme la température. Nous devons respecter 3 degrés entre l'amont et l'aval pour ne pas perturber la flore. En revanche, en cas de situation climatique exceptionnelle, on pourrait aller jusqu'à 1,5 degré. Même en 2003, nous n'avons pas dépassé ces limites.», déclare le directeur du site, qui souligne qu'EDF a réalisé sur l'ensemble de son parc «des travaux importants de maintenance sur les groupes électrogènes afin de renforcer la capacité de produire du froid même en situation de canicule.» Un investissement de 400 millions d'euros. «Ce n'est pas la Seine qui constitue notre source froide mais les tours aéroréfrigérantes. Si jamais on avait des difficultés, des réservoirs nous permettent de jouer la régulation. Autrement, on arrêterait la centrale».