Quand ils apprennent avant les fêtes qu’EDF annonce investir 2 milliards dans les Ardennes (pour l’essentiel sur le site nucléaire de
Chooz) et qu’une réunion est organisée par la CCI pour aider les PME locales «à répondre aux futurs appels d’offres», 3 membres de la CLI (commission locale d’information de la centrale)
sont «abasourdis» par ce qui leur apparaît comme un cadeau de Noël… empoisonné.
«EDF va plus vite que la musique. Le gouvernement n’a pas encore pris la décision de prolonger ou pas la durée de vie des centrales nucléaires. Quant à l’Autorité de sûreté (ASN), elle n’a pas non plus validé les propositions de travaux de l’exploitant concernant la sécurisation post-Fukushima !»
Tous trois rappellent que, pour l’heure, la centrale fonctionnera jusqu’en 2040, et sont furieux que la commission locale soit squeezée, qu’il n’y ait aucun débat sur cet «enjeu essentiel». Ils dénoncent le drôle de «package» de l’annonce d’EDF qui regroupe des projets de travaux de sécurisation liés à l’après Fukushima (700 millions) et un grand carénage censé porter la durée de vie de la centrale à 60 ans (1,4 milliard) !
«Nous aussi, l’emploi nous préoccupe. Mais pourquoi balayer l’alternative d’une vraie transition énergétique, qui serait d’ailleurs encore plus créatrice d’activité, sur une même période ? Le mythe du nucléaire sûr et pas cher, c’est fini !» Mais il faut faire vite.
les sociétés d’intérim ont déjà planifié des formations spéciales «grand carénage», car peu de PME des Ardennes semblent en capacité de répondre aux exigences de tels chantiers.