Comme le premier débat qui s'était tenu le 23 mai dernier, le second débat public qui devait se tenir à Bar-le-Duc
lundi soir, à propos du site de stockage de déchets radioactifs, a tourné court lundi soir. Des opposants ont obligé la réunion à se terminer au bout d'une demi-heure seulement.
La réunion de lundi avait commencé par une prise de parole de Jean-Luc Bozon, un élu de la Haute-Marne, département voisin du Centre destockage profond réversible des déchets radioactifs (Cigéo), qui a remis une pétition réclamant un référendum.
"Vous aurez le bordel dans toutes vos réunions tant que nous n'aurons pas de référendum", a-t-il
lancé en dénonçant "des technocrates parisiens qui vont faire crever la Meuse et la Haute-Marne" sous les applaudissement nourris d'une bonne moitié des quelque 300
participants. "Y'en a marre qu'on nous prenne pour des cons. Vous avez beau faire couler le pognon à flot dans les communes, plus personne ne croit à vos conneries", a-t-il
poursuivi, en visant les organisateurs du débat.
Les opposants ont ensuite empêché la prise de parole d'une élue EELV du Conseil régional de Champagne-Ardenne, Patricia Andriot, pourtant elle-même hostile au projet. "Dégage!" et "Référendum!" ont crié les "anti-Bure", debout, pendant près d'une demi-heure, rendant inaudible l'intervention de l'élue, avant que les organisateurs décident de la fin prématurée de la réunion.
"Je pense qu'empêcher le débat est contre-productif. Je comprends qu'il y ait des gens exaspérés, mais le débat, c'est la démocratie, et il faut que l'on puisse s'exprimer en tant qu'opposant", a estimé Mme Andriot après avoir quitté la salle sous les huées.
Après le fiasco du premier débat à Bure même les organisateurs avaient indiqué qu'ils souhaitaient "trouver des formes nouvelles de dialogue avec la population, d'abord avec des petites réunions ultra-locales, plutôt que des grand-messes telles que les réunions publiques peuvent apparaître".
Ils avaient également promis "des moyens d'ordre public pour que les gens qui viennent perturber les
réunions ne puissent pas le faire". Aucun opposant n'a cependant été évacué par la force lundi à Bar-le-Duc.
Un autre débat, programmé jeudi à Nancy, n'est "pas annulé", ont affirmé les organisateurs.