Fidèle à la tradition internationaliste de 1848, la Commune encourage officiellement la participation les étrangers. Un juif hongrois, ouvrier bijoutier membre de l’AIT, devient le délégué à la commission du Travail et de l’Échange, et participe à ce titre à l’oeuvre sociale de la révolution. La commission des élections qui valide son élection le 30 mars 1871, érige en principe la citoyenneté des étrangers, en considérant «que le drapeau de la Commune est celui de la République universelle».
Parmi les étrangers engagés dans la Commune, beaucoup de militants de l’Internationale. Comme Frankel, la jeune russe Elisabeth Dmitrieff est membre de l’AIT. Lors de son séjour à Londres, elle se lie à Karl Marx qui l’envoie à Paris comme correspondante de l’Internationale, dès mars 1871. Le 11 avril, elle est l’une des femmes qui créent l’Union des Femmes pour la défense de Paris, dont elle est avec Natalie Lemel l’une des militantes les plus actives.
De nombreux officiers de la Garde Nationale sont des révolutionnaires italiens et polonais. Ces soldats qui ont animé l’insurrection polonaise de 1863 qui réclamait l’indépendance, ou combattu avec Garibaldi pour faire l’unité italienne contre l’Église, mettent leur expérience au service de la Commune. Ils ont souvent été choisis par les bataillons, qui élisent eux-mêmes leurs officiers