Dimanche 19 juin 2016, environ 200 personnes, dont des habitants du village, se sont rendues dans la forêt de Mandres-en Barrois, à quelques km de Bure, en Meuse, et ont convergé sur les lieux de nouveaux travaux de l'Andra.
Après un grand pique-nique convivial, dans une ambiance joyeuse, les doubles clôtures commençant à ceinturer le bois ont été enlevées, des barricades ont été construites sur le chemin d'accès pour les travaux. Un grand préau en bois a été érigé sur la plate-forme installée par l'Andra, débarrassée de ses grilles. Une quinzaine de vigiles présents ont été invités à partir par la foule, et par un commandant de gendarmerie qui a déclaré qu'il "laisserait faire le pique-nique, à condition qu'il n'y ait pas d'atteinte aux personnes".
Un appel à résister, rédigé collectivement, a été lu sur place par différents intervenants. Une soixantaine de personnes y ont passé la nuit et invitent à les rejoindre en nombre, dès maintenant.
Pour les manifestants, l'objectif est clair : "Cigéo commence sauvagement et illégalement, la mobilisation sort du bois et va s'amplifier dans les semaines à venir pour bloquer la méga-poubelle nucléaire !".
En effet, le projet de centre d'enfouissement de déchets nucléaires Cigéo, dans la région de Bure (Meuse), passe actuellement par une nouvelle étape d'implantation jugée illégale par des habitants locaux et des associations.
Depuis 15 jours elle a installé une plate-forme et entrepris des travaux de déboisement importants, apparemment sans autorisation, sur le pourtour de la lisière de la forêt. La double clôture en cours laisse présager d'autres travaux préparatoires qui, comme les précédents, ancrent un peu plus le projet dans le paysage local. Ces travaux ne rentrent pas dans une démarche de reconnaissance, mais s'apparentent bien à une dangereuse annexion du territoire.
Cette forêt de 220 ha a une importance stratégique car elle serait à l'aplomb des 300 km de galeries souterraines destinées au stockage des déchets radioactifs. L'ANDRA y projette notamment la construction de deux puits d'accès aux galeries, de bouches de ventilation des gaz radioactifs et le stockage des milliers de m3 de verses excavées.
Les habitants et associations dénoncent la totale illégalité de ces travaux alors qu'un recours administratif a été déposé par des villageois en 2015 et que l'ANDRA n'a aucune autorisation de construction pour Cigéo.
Quant au processus législatif défini par la loi de 2006, il est battu en brèche par le projet de loi Longuet qui vise à précipiter la définition de la réversibilité du stockage et à installer une prétendue "phase-pilote" qui ne serait autre que le démarrage du site d'enfouissement.