Ils avaient mené des attaques informatiques contre le site de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra), ceux du conseil régional de Lorraine, du conseil général de la Meuse, et celui du ministère de la Défense.
L’attaque du ministère avait été revendiquée pour «venger» la mort, le 26 octobre 2014, du militant écologiste Rémi Fraisse, opposé au barrage de Sivens. Les autres, commises dans le cadre de l’opération des Anonymous contre «les Grands Projets Inutiles et Imposés» (GPII), visaient le projet de l’Andra d’un site d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse).
3 personnes, dont un rémois, passaient aujourd’hui devant le TGI de Nancy. Ils étaient passibles de peines allant jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende.
«Pour moi, GPII est une démarche citoyenne. Le but n’était pas de détruire un site Internet ni de faire des dégâts mais simplement de manifester en rendant le site inaccessible», a déclaré à la barre le rémois David.
Pour l’avocat de Cédric, «il y a une disproportion» entre les poursuites engagées «et la réalité de l’attaque. Cela ouvre le champ aux discussions. Est-ce politique ? Pour museler la parole ? On peut se poser la question».
Pour Loïc, «Ces attaques, il faut vraiment les relativiser, elles ne sont pas si incroyables que ça. Ce n’est pas du piratage, c’est une action de contestation comparable en DDOS (déni de service) à une manifestation, un blocus d’université.»
L’Andra, qui demande un euro de dommages et intérêts et 1 500 € par prévenu au titre des frais de justice, estime que l’«on a dépassé la ligne jaune».
Le procureur a demandé «une peine de principe, symbolique», à l’encontre des prévenus: de 4 à 6 mois de prison avec sursis pour Loïc, David, et de 8 à 10 mois avec sursis pour Cédric qui ne s’est pas présenté au tribunal.
La décision a été mise en délibéré au 23 novembre