La ministre de l’Ecologie annonce qu’il n’y aura pas d’exploitation de gaz de schiste. Dans le même temps, une douzaine de permis de recherche sont dans les tuyaux du ministère.
Le site du ministère de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie (Medde) s’est en effet enrichi depuis le 19 septembre d’une douzaine de consultations publiques concernant l’attribution imminente de nouveaux permis d’exploration situés dans l’Aisne, les Bouches-du-Rhône, Le Loiret, Les Landes, la Marne, la Meurthe-et-Moselle, le Vaucluse ou encore l’Yonne.
Les projets d’arrêtés ministériels sont prêts à être signés par les deux ministres en charge de l’énergie, Ségolène Royal et le Ministre de l’Economie Emmanuel Macron comme l’attestent des documents disponibles en ligne sur le site du Medde, et «ce bien qu’il n’y ait aucune ambiguïté sur le fait que les nouveaux permis proposés ont tous pour objectif des hydrocarbures non conventionnels».
Pour les permis de Gastins (Seine-et-Marne), de Dicy (Aisne), et de Montmort, Montmort et Saint-Martin d’Ablois (Aisne et Marne), 952 km2 au total, il est explicitement fait mention du gaz de schiste et de la fracturation hydraulique dans la notice d’impact mise à disposition du public en téléchargement et pour les autres permis, on trouve ces informations dans les documents envoyés aux actionnaires.
Les hydrocarbures ont mis des centaines de milliers d’années à se former, ils deviendraient «conventionnels» en quatre ans, juste parce qu’une loi interdisant la fracturation hydraulique, seule méthode permettant la récupération des hydrocarbures non conventionnels, a été votée au cours de l’été 2011 ? «L’attribution de ces permis est en totale contradiction avec les déclarations de la ministre».
L’histoire a montré que le plus difficile pour un pétrolier est d’obtenir un permis de recherche. Ensuite, il obtient généralement facilement le renouvellement de son permis (en tout trois fois la durée initiale de quatre ou cinq ans) et tout aussi facilement le droit subséquent d’exploiter.
Toutes ces raisons ont amené les collectifs "Non au pétrole et au gaz de schiste" à rédiger une lettre ouverte à Ségolène Royal, dans laquelle ils lui demandent «bien sûr de n’autoriser aucun nouveau permis de recherche mais aussi de refuser de prolonger ou de procéder à la mutation (terme légal pour signifier un transfert de titularité d’un permis de recherche d’hydrocarbure) des permis existants».
Pour consulter les projets
http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/