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30 octobre 2015 5 30 /10 /octobre /2015 11:08
EDF n’est pas prêt à sortir du nucléaire

"Nous devons devenir un groupe tout nucléaire et tout renouvelable". EDF n’est pas prêt à sortir du nucléaire, ni même à en réduire la voilure. Si le plan stratégique CAP 2030 prévoit un doublement des capacités du groupe dans les énergies renouvelables en Europe (à plus de 50 gigawatts) à l’horizon 2030, ses dirigeants comptent bien maintenir la puissance installée de son parc nucléaire à son niveau actuel de 63,4 GW.

30, 35 ou 40 EPR NM ?

EDF projette un déploiement de "plusieurs dizaines" de réacteurs EPR NM (nouveau modèle), avec le soutien éventuel de partenaires extérieurs, a déclaré vendredi 23 octobre son PDG. "A partir de 2028, 2030, ce n'est pas une science exacte, nous allons commencer à installer en France des EPR nouveau modèle. (...) Et puis en 2050, 2055, on n'aura plus de réacteurs de la génération actuelle. On aura les EPR NM : on en aura 30, 35 ou 40. On aura plusieurs dizaines qui seront le produit de remplacement du parc actuel".

La Champagne-Ardenne, où deux centrales nucléaires fonctionnent l’une à Nogent-sur-Seine (2 réacteurs), dans l’Aube, l’autre à Chooz (2 réacteurs), dans les Ardennes, sera-t-elle concernée ? La centrale ardennaise est l’avant-dernière à avoir été mise en service.

En janvier déjà, la ministre de l'Energie, Ségolène Royal, avait estimé nécessaire de construire une nouvelle génération de réacteurs en remplacement des anciens.

EDF travaille actuellement avec le français Areva, dont il prévoit le rachat de l'activité réacteurs (Areva NP), sur un nouveau modèle d'EPR de même capacité (1 650 mégawatts), mais censé être plus compétitif, plus rapide et moins coûteux que son grand frère, dont la construction accumule les déboires à Flamanville et en Finlande.

Avant de commencer à renouveler son parc nucléaire, EDF prévoit d'investir environ 50 milliards d'euros pour prolonger jusqu'à 60 ans la durée de vie de la plupart de ses 58 réacteurs actuels, répartis dans 19 centrales. La loi sur la transition énergétique stipule que la capacité du parc nucléaire français est désormais plafonnée à 63,2 gigawatts. EDF doit aussi dégager 16 milliards pour ses deux EPR britanniques (24,5 milliards d’euros, hors coûts de financement, construits avec l’électricien China General Nuclear Power Corporation (CGN)).

Pour assurer le financement d'un tel déploiement, estimé à 200 milliards d’euros, le géant de l'électricité pourrait s'associer à des partenaires. "Est-ce qu'EDF a les moyens aujourd'hui de reconstruire pour 60 gigawatts de nucléaire sur son bilan actuel ? Je pense que non. Je pense que la question se posera le moment venu de faire entrer des partenaires", a dit le PDG. Pour rappel, les dettes d’EDF s’élèvent à 37,5 milliards d’euros.

Si rien n’exclut, comme au Royaume-Uni, que des industriels et des investisseurs chinois interviennent, M. Lévy reconnaît qu’une telle décision “relève de l’Etat actionnaire”. Pour “partenaire”, le dirigeant d’EDF n’a cité que son concurrent Engie.

Doubler le parc renouvelable

Mais au-delà de l'atome, EDF mise aussi sur les énergies renouvelables, surtout l'éolien et le photovoltaïque, pour assurer son développement sur les quinze prochaines années.

Le plan stratégique Cap 2030 d'EDF prévoit de doubler le parc renouvelable de 28 à plus de 50 GW, principalement en dehors d'Europe où, contrairement au Vieux Continent, la consommation d'énergie est sur une pente ascendante. "Le pourcentage de nos actifs qui est aujourd'hui de 5% hors d'Europe, il faudra qu'il soit à deux chiffres".

En Europe, l'énergéticien veut "optimiser son portefeuille d'actifs" et combler son "retard" dans le domaine des services d'efficacité énergétique hors de l'Hexagone, où il compte par ailleurs "se battre pour garder toutes ses concessions hydroélectriques".

Dans tous les cas, EDF ne prévoit pas de grandir au moyen d'acquisitions majeures, mais plutôt grâce au développement de projets de production. "Aujourd'hui, on n'a pas les moyens d'aller dépenser des milliards et des milliards d'euros pour acheter des opérateurs électriques à droite et à gauche". Dans les services à l’énergie, après avoir repris la part de Veolia dans Dalkia en France, il pourrait toutefois se développer via de petites opérations. Il a déjà annoncé en septembre le rachat de ZEC, en Pologne, qui emploie 421 personnes et réalise 36,5 millions d’euros de chiffre d’affaires.

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