Un an déjà que Grantil a fermé ses portes dans l’incompréhension la plus totale. Le début d’une bataille où le doute n’est pas permis. Même si
l’incertitude peut tapisser le quotidien, les anciens salariés de l’entreprise de papiers peints ne baissent pas les bras.
Après l’interminable attente, le planning se précise enfin pour les cent cinquante licenciés. «Nous allons passer dans les bureaux de conciliation des Prud’hommes les 11, 24 et 25 mars, ainsi que le 8 avril. Nous attaquons véritablement les propriétaires et les actionnaires de Grandeco (le groupe détenant Grantil). Nous attendons de voir si l’on peut trouver une solution, un consensus».
En somme, la question est simple : les dirigeants belges vont-ils acheter la paix sociale ? Pas
si sûr selon les premiers éléments. «L’un des nôtres était le conseiller prud’homal de Grantil. Il ne pouvait être jugé au tribunal de Châlons-en-Champagne. Il a été délocalisé à Reims. Son
dossier est passé en décembre. Les avocats des propriétaires ont joué l’incompréhension. Ils étaient clairement dans le déni. Cela va se passer exactement de la même manière pour
nous».
L’affaire est donc loin d’être réglée : «Pour nous, il y a de forte chance que cela se solde par
un échec et les dossiers vont être renvoyés en jugement. Les avocats devront alors travailler sur leurs arguments et la conclusion qu’ils vont remettre au juge». Si ce dernier estime que les
plaignants ont raison, «la peine est exécutoire et l’actionnaire est obligé de payer». Payer des indemnités qui s’élèvent à plusieurs dizaines de milliers d’euros selon les cas.