Une entreprise comme une passoire : Transcom. Une passoire à emplois. L'entreprise implantée en zone franche urbaine à Soissons, avec force aides publiques, au printemps 2006, devait rapidement monter en puissance pour atteindre les 300 emplois. Il y en a aujourd'hui 80. Parmi les salariés qui s'accrochent encore, parce qu'ils n'ont pas été licenciés ou parce qu'ils n'ont pas trouvé ailleurs, ils étaient 95% des agents présents, hier, à débrayer et à participer à une assemblée générale provoquée par l'intersyndicale CGT, FO, CFDT et CFTC.
Un an après l'implantation de cette entreprise, le personnel évoquait déjà des inquiétudes quant au durcissement des conditions de travail et du managment. Régulièrement, ils ont manifesté, les postes tombant inexorablement comme des gouttes d'eau dans des petits trous : ils étaient 252 en 2007, 197 en 2008, 175 en 2009, 80 aujourd'hui.
Ces 80 là viennent d'apprendre qu'ils passent à l'essoreuse : «La direction a décidé la suppression des primes transvalue et vacances. Dans cette affaire, c'est une fois de plus les salariés qui font les frais avec une perte franche de plus de 750 euros à l'année».
Pour la plupart de ces salariés qui ne touchent que le Smic, c'est un coup dur, mais ce n'est pas le seul : «La direction a décidé de façon unilatérale qu'à compter du 1er septembre, l'ensemble des agents de Transcom sera annualisé». Ceux qui n'avaient pas encore signé n'auront plus le choix.
Les syndicats et les salariés acceptent d'autant moins que la masse salariale soit l'unique variable d'ajustement face aux difficultés de l'entreprise, que le dialogue social ne cesse de se tendre.