Tou-te-s sont demandeurs d’asile et attendent une réponse à leur requête mais l’État ne leur propose aucune solution de logement, comme le prévoit pourtant la loi. Installé-e-s dans un premier temps devant le CADA, ils sont évacués par les forces de l’ordre. Des solutions temporaires d’hébergement pour quelques familles sont trouvées. Les autres s’installent de l’autre côté de la rue, dans le parc Saint-John-Perse. De quelques personnes, ils se retrouvent rapidement à plus d »une quarantaine. Même cause, mêmes effets. L’Etat n’a toujours pas de solution d’hébergement.
Vendredi, le maire Arnaud Robinet demande «l’évacuation et le démantèlement du camp» à cause des «conditions d’hygiène déplorable» et des «risques de heurts avec les riverains», alors qu’une pétition circule. Interrogée par l’AFP, la mairie de Reims répond que «les conditions sanitaires ne permettaient plus à ces gens de vivre sereinement (dans le parc). Il ne s’agit pas de migration et d’émigrés syriens ou irakiens fuyant un conflit : il s’agit ni plus ni moins de familles qui sont les victimes de passeurs et à qui on fait miroiter un passage à Reims pour un avenir meilleur».
Si l’on comprend bien, il n’a que les émigrés syriens ou irakiens qui subissent des persécutions et méritent d’être reconnus comme réfugiés… Les autres ne seraient que des réfugiés économiques victimes de vilains passeurs…
Face à l’expulsion imminente, une décision collective d’associations d’aide aux réfugiés et des réfugiés d’installer un groupe de réfugiés sur le site du Campus Croix-Rouge est prise dimanche.
Un arrêté pris dimanche après-midi par le président de l’Université de Reims, Guillaume Gellé, stipule que «l’accès aux locaux de l’université situés sur le campus Croix-Rouge est interdit jusqu’à rétablissement des conditions de sécurité», cela à partir de dimanche 17 septembre, 21 heures. Il explique les raisons de l’arrêté mis en place dimanche soir : «Vis-à-vis de cette occupation illégale de l’université je ne pouvais plus assurer la sécurité de tous, et j’insiste bien sur la sécurité de tous : vous voyez que sur ce camp il y a des enfants, des mineurs. Le fonctionnement de l’université normale ne pouvait pas être établi.». Conditions de sécurité pour qui ? Les réfugié-e-s ou les étudiant-e-s, les enseignant-e-s et autres personnels de l’université ?
Le président de l’université de Reims - en concertation avec les autorités compétentes - a saisi le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. Ce dernier devra statuer sur le caractère irrégulier ou non de l’occupation du campus. L’audience est programmée ce mercredi 20 septembre à 14 heures. Si le juge estime l’occupation irrégulière, il aura alors la possibilité de solliciter le préfet, qui de son côté pourra faire recours ou non à la force publique. «Sans évolution significative d’ici là, précise le communiqué, le campus Croix-Rouge restera fermé».
Hier soir, le 115 a pris en charge 2 familles arméniennes. Quid pour les 35 autres personnes ?
En soutien aux migrants installés sur le campus Croix-Rouge, manifestation aujourd'hui, mardi 19 septembre devant la sous-préfecture de Reims