Le champagne a la cote, c'est une certitude. Mais que serait ce vin effervescent sans ces bouteilles si particulières, conçues pour résister à la pression des bulles.
Il y a encore quelques années, des dizaines de palettes de ces bouteilles sortaient des fours et des chaînes de fabrication rémoises. Aujourd'hui, seule ou presque une usine de la région d'Épernay en produit. Les autres relèvent de l'importation, notamment d'Espagne.
Un élément qui a bien évidemment eu des répercussions sur l'emploi industriel du bassin rémois. À commencer par les ouvriers de Verreries Mécaniques de Champagne dont les fours ont été définitivement «coulés» à la fin de l'année 2009.
«Dans les années 60 et 70, une grande proportion de notre activité était consacrée à la fabrication des flacons de Champagne. Les producteurs et les négociants y trouvaient leurs comptes. Aujourd'hui, certaines bouteilles font des centaines de kilomètres dans des camions avec un taux de casse à l'arrivée et une fragilisation des verres incompréhensibles».
Reims dispose d'une deuxième verrerie. Cette dernière abrite encore des dizaines de salariés. Dans leurs rangs, l'ambiance est à l'inquiétude après qu'un des fours ait été arrêté il y a quelques mois de cela. Sur ce site, on a fabriqué des flacons pour le monde du champagne.
Une bonne nouvelle pourrait intervenir dans les prochaines semaines. En effet, le four arrêté l'année passée pourrait être redémarré. Mais toujours pas pour la fabrication de bouteilles de champagne.
Des VMC, il ne reste plus que quatre murs. Les tags de protestations contre la fermeture du site se sont estompés. Les machines ont été vendues et ont quitté le département.
Mais ce n'est pas pour autant que les propriétaires du site industriel, la direction d'Owen Illinois, ont cédé le terrain à un éventuel repreneur ou même à la collectivité, en l'occurrence Reims Métropole. Devenue une friche industrielle, l'ancienne manufacture de la rue Pierre Maître est encore gardienné. mais pour combien de temps encore ? OI, avant de vendre, se doit de dépolluer entièrement le site. Un travail et un plan de financement titanesques à prévoir pour un site qui a commencé à produire en 1911.