Alors que le gouvernement engage un débat sur la transition énergétique, le plan énergie méthanisation autonomie azote (EMAA) lancé par le
gouvernement le 29 mars dernier prévoit non seulement la création d'une filière française, mais aussi la mise en place de 1 000 sites de méthanisation sur tout le territoire à l'horizon 2020 (90
fin 2012).
La méthanisation est un procédé de dégradation de la matière organique (déjections animales, déchets végétaux et
agroalimentaires) qui grâce à l'action de différentes bactéries conduit à la production de méthane.
Le biométhane est le seul biocarburant en non concurrence avec les cultures alimentaires, à bilan environnemental
positif et produit sur le territoire. Il favorise une amélioration des cycles de rotations culturales et de structure du sol, et donc la biodiversité. Il permet une réduction des pollutions
azotées et des émissions de gaz à effet de serre, spécialement le méthane dont le pouvoir de réchauffement est très fort à court terme (20 à 50 ans).
Ce gaz peut soit être transformé en électricité et revendu à EDF soit, depuis 2011, être directement injecté dans le
réseau de gaz. De plus, il permet le développement des réseaux de chaleur collectifs à des prix compétitifs.
Ce biogaz est une énergie multiforme et complémentaire vis-à-vis des autres énergies renouvelables par son caractère
stockable (permettant une utilisation en période de pointe de consommation), transportable (en remplacement du gaz naturel ou des carburants fossiles importés) et injectable dans les réseaux de
gaz naturel existants.
En 2020, compte tenu des gisements de bio-déchets disponibles, le biogaz pourrait représenter plus de 10 % de
la consommation française de gaz et le potentiel tous déchets confondus est de plus d’un tiers de la consommation actuelle de gaz.
S’agissant du développement économique et des emplois, il permettrait une diversification de revenu pour les
exploitations agricoles, et une réduction des coûts d’intrants (engrais, phytosanitaires, énergie) tout en contribuant naturellement à leur indépendance énergétique. Avec la structuration d’une
filière française de produits et technologies innovantes, 13 000 emplois permanents pourraient être créés d’ici 2020 sur le territoire français.
Outre le gaz produit, le digestat (déchets après méthanisation) peut, par ailleurs, être utilisé comme
engrais.
Le département des Ardennes accueille déjà sept sites sur les treize que compte la région de
Champagne-Ardenne.