Depuis le 28 septembre et la confirmation de la liquidation judiciaire de l'entreprise, le régime de garantie des salaires traîne la patte. Et les Sodi trinquent. Comme souvent depuis des mois.

«La liquidation a toujours été avancée comme la solution pour que nous puissions percevoir nos salaires. Aujourd'hui, juillet et août nous ont été réglés et depuis rien». Il reste donc dix mois. «Nous n'avons jamais rien cassé, jamais rien brûlé. Nous avons toujours été respectueuses des textes et des décisions. Mais ça pourrait changer». Car elles n'en peuvent plus d'être sans cesse confrontées aux mensonges et aux promesses sans lendemain.

«Certaines d'entre nous cumulent jusqu'à 10 000 € de dettes. D'autres sont seules et sans aucun revenu pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Le jour de cette conférence de presse, nous avons un début de réponse des AGS (Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés)… C'est honteux, mais c'est comme ça».

Les soldes de tout compte pourraient être versés dès aujourd'hui au mandataire, «et les arriérés de salaires en début de semaine prochaine. Mais quelle garantie avons-nous ?».

Lasses d'être trahies, elles se préparent au combat. «Le violon, c'est terminé». Les Sodi ne sont pas dupes et elles le font savoir. «Il n'y a rien des 2,5 millions d'euros dans le plan social». Pas de salaires, pas de plan, pas d'avenir. «Sans bulletins de paye, celles et ceux qui voudraient prétendre à la retraite sont bloqués». Quant aux formations et reconversions un temps évoquées, «il n'y a aucun budget». La rage chevillée au corps, elles continuent. Elles n'ont plus rien à perdre. Elles n'ont déjà plus rien.