Alors que deux ouvrières de Latécoère-Tunis sont en grève de la faim pour obtenir la réintégration des syndicalistes licenciées, retour en 4 parties avec Monia Dridi sur un conflit exemplaire :
Après la chute de Ben Ali, la conquête des droits
Stratégies patronales de répression syndicale
Délocalisation et solidarité internationale
Trahison de la bureaucratie syndicale
Emission réalisée par La Locale à Saint-Girons
Quelques semaines après la chute de Ben Ali, un syndicat UGTT est créé dans l’usine Latelec (filiale du groupe français Latécoère, producteur d’équipements aéronautiques pour Airbus, Dassault, etc.) situé à Fouchana, en banlieue de Tunis. Porté par des ouvrières, il est l’illustration de cet élan révolutionnaire. Très vite, la direction lui déclare la guerre. Harcèlement, menaces, tentatives de corruption : fortes de multiples mobilisations, les travailleuses ne cèdent pas. Les conquêtes sociales sont à la taille de leur combat : encadrement des heures supplémentaires, respect des normes d’hygiène et de sécurité, augmentation des salaires… Bientôt, la direction réprime les syndiqué-es : mises à pied, violences, puis licenciements abusifs de 10 travailleuses, dont les 3 déléguées syndicales, déclarés illégaux par l’Inspection du travail.
Depuis des mois, Sonia Jebali, Monia Dridi et Rim Sboui se battent pour leur réintégration. Pour briser définitivement la lutte des ouvrières tunisiennes, Latelec a rapatrié en France une partie de sa production : en quelques mois, le site de Fouchana est passé de 450 salarié-es à 160, mettant de fait au chômage des centaines de salarié-es.